"Je ne sais pas par quoi je dois commencer pour raconter mon histoire. J'ai essayé tant de fois de me libérer de celle-ci. Et qu'importe les méthodes. De la rébellion, au suicide, j'ai tout essayé. Mais elle a toujours su m'en empêcher. Ma mère a toujours cherché à me priver de ma volonté et de ma liberté. Eloignant mes potentiels amis, menaçant leurs parents de les laisser m'approcher, m'enfermant contre mon gré pour que je ne sorte pas. J'ai pourtant maintes fois essayer de sortir, de rencontrer d'autres jeunes de mon âge. Mais impossible, elle me rattrapait et me retrouvait partout où j'allais. A cette époque, je la pensais protectrice et autoritaire. J'admets qu'à cet âge, cela m'avait échappé qu'elle était complètement cinglée. Sous les carapaces de sa poitrine ne battait aucun cœur. Elle n'était animée que par la haine, la quête de pouvoir et la mort. Mais je croyais pouvoir profiter de ces lois et ses enseignements pour mieux en finir avec elle. J'allais ruser et tenter de la doubler pour pouvoir nous libérer de son emprise. Mais pour cela, il me fallait des alliés."

"Je fis la rencontre d'un jeune sympathique au cours de mes sorties nocturnes que je croyais discrètes. Je ne savais pas qu'elle m'espionnait pendant ses moments. Le jeune dragon, dont je n'ose plus me rappeler du nom tellement il me transmet de mauvais souvenirs. Et de toute manière, même si je fais encore honneur à sa mémoire, j'ai préféré oublier ce nom qui me fait si mal. Car contrairement à ce que ma mère a pu croire… Enfin j'imagine… Nous entretenions une solide amitié. Je l'appréciais tellement. J'étais trop jeune pour comprendre ce que je ressentais pour lui, mais si je devais donner un nom, je pense qu'il a été mon seul et pourtant meilleur ami. Il était gentil comme tout. Un jeune très sympathique et joueur, j'entrainais aussi Sasori avec moi pour jouer tous ensemble. Et je pense que nous aimions beaucoup tous les trois. Jusqu'à ce qu'un jour, notre mère décide de nous proposer gentiment de l'inviter. A cet âge… Même si je sentais l'arnaque, mon petit cœur d'enfant ne put refuser. Et nous avons joué, nous nous sommes tellement amusés tous ensemble. Pour la dernière fois de ma vie, j'ai cru que ma mère pourrait changer. Combien j'avais tort…"

"Elle m'a forcée à tuer la mère de l'enfant sous ses yeux horrifiés, avant que Sasori ne le tue lui. Combien j'aurais préféré que Sasori me laisse mourir pour sauver se gosse. Mais il a compris lui aussi que cela n'aurait rien changé. Et il l'a donc tué. Ce premier meurtre au poignard me traumatisa. Incapable d'expliquer ce qu'il m'arrivait, je fus projetée dans une telle colère et désir de vengeance que je devins beaucoup plus forte. Et dans cet instant critique, ou tristesse et colère se mêlait parfaitement, j'attenta une première fois à la vie de ma mère. Essayant malgré mon jeune âge de l'égorger sur place. Cette pulsion meurtrière à son égard me valut bien des problèmes par la suite. Car comme vous vous en doutez, je ne parvins ne serait-ce qu'à la blesser. Elle demeurait trop forte pour moi et même dans ma rage la plus violente. Je fus obligée de renoncer et de m'incliner devant sa supériorité. C'est alors qu'elle prit la parole pour nous annoncer que nous avions accomplis notre premier contrat, le triste premier contrat d'une très longue série. Et pourtant, la flamme de l'espoir persistait en moi, alors que j'avais l'impression qu'elle s'était éteinte chez mon frère. J'étais seule contre la tyrannie de ma mère désormais. Mais j'allais réussir. J'allais la tuer, pour moi, pour mon frère, pour mon ami et pour tout ceux a qui elle avait et allait ôter la vie. J'en faisais le serment, moi et moi seule la tuerait de mes pattes sans l'aide de personne."

"Mais cette haine qui me rongeait ne camouflait pas la tristesse qui demeurait gravée en mon âme. La première punition de ma mère pour m'être ainsi comportée contre elle me valut la privation d'accéder à ma chambre. Ne me laissant qu'une cellule comme endroit pour dormir dans la froide cave. Mais j'avançais. Je me tenais droite et fière, persuadée que ma volonté serait indestructible. Pourtant dans mon isolement et ma solitude, je sentais le besoin de me changer les idées. C'est alors que lors d'un spectacle, je remarquais les danseurs, les musiciens et les chanteurs. Et pour m'occuper, je me plongeais dans cet art si particulier. D'abord en composant des morceaux de mélodie, juste agréable à l'oreille, quelque chose pour me détendre. Puis vint alors les paroles pour accompagner les instruments d'un tout autre son et d'un poème profond. C'est ensuite, alors que je m'entrainais et me préparais à faire part de mon travail, que je découvris que je bougeais en même temps de jouer et de chanter. Incapable de m'arrêter. Je développais les gestes et les mouvements que je réalisais instinctivement. La beauté, la finesse, la légèreté. Je bougeais au rythme de mes mélodies, en chantant les mots que j'avais sur le cœur. Mon frère me surpris et avec ses talents de peintre, fit de moi un magnifique portrait qui égayait à nouveau ma vie. De ma cellule jusqu'à la salle des fêtes de l'école, je transportais cette passion pour la musique et la danse. Et rapidement, je fus acceptée dans l'une des plus grandes écoles de ce domaine."

"Je fis nombre de représentation depuis, prouvant au monde se talent et cette passion. Un publique commençait à se former autour de moi. Je voulais arrêter les meurtres que ma mère m'imposait dans l'ombre de ma carrière pour en faire mon seul et unique travaille. J'eu plusieurs fois la possibilité de l'envoyer sur les roses pour partir avec des chasseurs de talents. Même Kid de la Virtuo'Cité vint à ma rencontre. Mais impossible de partir, ma mère me tenait. J'en avais assez d'être son pantin tueur. Il me fallait ma liberté, c'est un soir que je vins lui faire face pour la confronter. Seule. Je ne voulais pas que mon frère s'en mêle. Elle me fit faire un accord avec elle. Bien que je susse que ses paroles n'étaient que du poison, j'avais inconsciemment accepté en lançant le combat. Si je parvenais à la tuer, j'étais libre, si j'échouais, l'étau se refermerait davantage sur moi. Et sans surprise, je ne pus la vaincre. A bout de force avant elle et surtout, incapable de l'achever… Incapable de venir à bout de ma génitrice. Elle me prononça alors les mots les plus dur à entendre après m'avoir assené le dernier coup qui allait me plonger dans l'inconscience. Ton pitoyable rêve de liberté ne te permet même pas de franchir le seul obstacle sur ton chemin…"

"Lorsque je me réveillais, j'étais dans ma cellule, mais contrairement à d'habitude, j'étais attachée. Ligotée à une table d'opération, je tentais vainement de me libérer en comprenant ce qui allait suivre. Plusieurs individus masqués étaient là autour de moi. Je perçu les derniers mots d'une conversation que je n'étais certainement pas sensé entendre. D'ordinaire on anesthésie. Je savais alors que cela allait faire mal. Et je découvris avec toute l'horreur et la pire douleur au monde que l'on m'installait des implants sensoriels et réactionnels tandis que j'étais encore consciente. Je vous passerais les détails de l'opération… Sachez seulement, que Sasori lui-même fut contraint de regarder sans même pouvoir m'aider et je pense que cette expérience acheva définitivement tous ses espoirs de s'en sortir. Alors que chez moi, la flamme de la vengeance ne fut jamais aussi brulante. Et l'opération fut longue très longue. Car si je m'évanouissais sous la douleur, les scientifiques s'arrêtaient jusqu'à ce que je me réveille. Mais finalement, ce cauchemar prit finalement fin. Consciente encore et toujours, je fus détachée. Incapable de bouger. On brancha alors des câbles aux implants. N'en laissant aucun. Puis après une batterie de tests et des petites retouches pour s'assurer que tout fonctionnait correctement. Ils envoyèrent un courant électrique dans les capteurs de l'implants. Et la fonction sensorielle fut testée ainsi pendant des heures. Je vous passerais alors les détails, sachez seulement que j'ai tellement souffert que j'ai perçu le monde des démons."

"La vérité, c'est que je ne l'ai pas seulement perçu, cette injustice et cette douleur a réveillé l'un d'eux. Cette flamme d'espoir au fond de moi, lui plut énormément. Il avait l'air tellement enjoué à l'idée de m'aider et terriblement intriguée par cette volonté qui m'animait. Sans surprise, je découvris qu'il voulait mon âme qu'il trouvait absolument délicieuse. Il proposait de me tuer ici et maintenant pour l'obtenir et stopper la douleur. Ce que je refusais évidemment, lui expliquant clairement que je surmonterais les pires tortures tant que Nyx ne sera pas morte. Il insista, changeant les termes du contrat alors qu'il me tenait dans son monde horrible. Puis d'autres vinrent se joindre aux enchères. J'étais le bien de la vente, et la vendeuse. Tous voulaient mon âme. Mon désir de pouvoir et de vengeance la rendait tellement goûtue et délicieuse qu'ils étaient prêts à se battre pour l'obtenir. Chacun vint alors avec ses offres aussi plaisantes que terribles. Je ressentais alors leurs péchés, chacun de leur petit commentaire. Les caresses du désir, les saveurs de la gloutonnerie, les biens de l'avarice, la force de la haine… Mais mon choix fut tout autre… J'allais choisir un démon à l'opposé de ce que ma mère voulait que je fasse. Un démon extrêmement courageux et bon dans ses actions. Que voulait-il ? Il cherchait à corriger son erreur. Il demandait mon aide contre la sienne, et mon âme contre son silence sur mes futurs crimes. Quelques bonus et malus pour lui et moi. Un petit tour vers la relation que nous entretiendrons et l'accord fut conclu."

"Il s'incarna alors en moi. Mais ce démon en demeurait un malgré ses bonnes intentions. Il m'apprit nombre de plaisirs nouveaux tout en demeurant juste et loyal dans ses actions. Il m'aidait à faire le bien autour de moi et pour moi. En échange, il fermait les yeux sur mes assassinas. Ses instincts me poussèrent à jouer de mes charmes, à abuser de substances aux différents effets confortables et appréciables. Il m'apprit à m'amuser, tout en étant bon envers mon prochain sans pour autant m'attacher. Leur faire plaisir sans m'enchainer. De toute manière, ma mère ne pouvait tolérer que j'aie de quelconques relations avec qui que ce soit. Alors autant profiter de ce que l'on peut. La chair, l'alcool, le tabac, la bonne entente et l'amusement. Sans jamais aller plus loin. Je me sentais mieux en la présence du démon. Je l'appelais Avange. Ce petit nom mignon avait plusieurs symboliques. Avenge de l'ancien temps des hommes signifie la vengeance. Ange, parce qu'il est comme un cadeau des dieux venu au dernier moment dans mes heures les plus sombres et qu'il sera désormais toujours là à ses instants. Avant, car il est l'espoir d'un nouveau départ et une rupture avec le passé. Puis la vie reprit son cours normal après que j'ai profité à fond des plaisirs de la nature avec cet esprit et différents fêtards qui m'oublieront bien vite. Mais ce démon n’avait pas que du bon, dans notre contrat, il souhaitait me voir avoir peur. Mais pas seulement de ce qui me faisait naturellement cette sensation. Un sentiment terrible et envahissant constant qui me disait : « ait peur. » Cette peur, cette crainte, cette frayeur n’était pas aussi forte qu’une phobie à vous paralyser sur place. Seulement, c’était un rappel qu’il était là, et un rappel de notre pacte. Sa mâchoire énorme prête à se refermer sur mon âme si je venais à échouer. C’est un sentiment constant, passant au-dessus de la logique, je le justifie en me disant que c’est de cette épée de Damoclès, mais la réalité c’est que je n’ai peur de rien, c’est juste un ressentis, une émotion persistante leurrant ma perception naturelle à laquelle j’ai décidé de ne plus prêter attention."

"Mais une nouvelle fois ma mère prit le contrôle. Je la laissais faire désormais. Attendant de trouver une ruse pour l'atteindre avec la possession. Je me détachais des gens comme le voulait ma mère, mais je n'étais plus seule désormais. Le démon en moi serait toujours là. Je finis par sortir de l'école avec un diplôme. Et j'entamais une vie minable auprès de petits bars comme l'exigeait ma génitrice alors que je disposais du talent nécessaire pour rejoindre la Virtuo'Cité. Mais impossible avec elle. Et les implants sur le corps perturbaient mon publique. Mais je persévérais. Mais je découvris finalement le comportement étrange de mon frère, je constatais sans surprise qu'il avait lui aussi pactisé avec un démon. Alors que je traçais ma voix, il devait certainement en faire de même. Mais innocente comme j'étais et fidèle à mes intuitions, je ne doutais pas de ses choix. Persuadé qu'il l'avait fait pour une excellente raison. Je le laissais donc faire. Mais je cherchais à garder un œil sur lui."

"Puis vint ma dernière erreur à ce jour. En surprenant Sasori tuer sans raison apparente, je tentai un jour de l'en empêcher. Mais cette fois-ci, fut un contrat… Indiscernable de sa nouvelle manière de faire. Malgré moi je manquais presque de le faire échouer. Une part de mon démon cherchant à sauver l'individus que je croyais innocent. Mais il était trop tard. Il mourut de ses blessures tandis que j'affrontais mon frère pour essayer de le sauver. J'avais tellement tort. Le retour à la maison fut… Délicat car j'ignorais ce qu'il m'attendait. Il n'a pas non plus du comprendre et malgré son silence devant ma mère. Cette dernière savait ce que j'avais fait. Elle ne me menaça pas, restant polie et courtoise. Et ce qui au départ devait être une légère punition se transforma en de nouvelles expérimentations sur moi. On m'injecta un sérum de berserk, juste pour voir si je le supportais. Et ensuite, batterie de tests sur les capteurs des implants. Grande joie, comme d'habitude. Mais cette fois, dans sa grande bonté… Elle m'affligea de porter un harnais en cuir rattaché à mes implants. C'était super, impossible de l'enlever et plus possible de se présenter ainsi. Et pour ceux qui ne suivent pas. Le harnais est un vêtement provocateur et pas du tout adapté pour une sortie à l'extérieur. C'est un instrument de jeu à l'origine. Mais utilisé au quotidien, c'est le ridicule et l'humiliation absolue. Ce n'est pas clair ? C'est un objet de détention et une marque de soumissions que je ne porte même pas volontairement. C'est la honte absolue pour une dragonne."

"Voici donc ma petite histoire, et la source de toute ma haine. Je n'ai que vingt-quatre ans et j'ai déjà subis plus de malheur que nombre de personnes. Pourtant, je ne perds pas espoir, je m'accroche. A force de me battre, je finirais par gagner. Je retournerais toutes les armes dont elle me dotera contre elle et je finirais par la tuer. Il en sera ainsi. Il n'y a pas d'autres solutions. Je refuse d'abandonner mon âme sans avoir effacer son existance de ce monde. Ensuite nous verrons ce que je deviendrais. Mais je pense que je disparaitrais. Je ne sais que tuer après tout, j'aurais besoin de disparaitre et d'apprendre à me contrôler moi et mon démon. Il n'y a pas d'autres possibilités. Et je la tuerais moi-même qu'elle qu'en soit le prix. Elle est le genre d'individus néfaste qu'il faut éliminer au plus vite pour calmer ce monde. Il y en aura d'autres à coups sûr. Et je les tuerais un par un s'il le faut jusqu'à rétablir l'ordre. Mon frère a perdu espoir, mais moi je crois que ce monde peut être meilleur, même si cela va à l'encontre des projets des Sorcières et des Dieux, j'irais en ce sens pour assurer la sécurité aux jeunes et stopper définitivement l'endoctrinement de ses derniers par des parents ou des individus malintentionnés. Je protégerais les innocents."