« Zaraki est né il y a trente ans, trois mois et vingt-et-un jours, très exactement. Et croyez-moi si je vous dis qu’il compte les jours. Pas jusqu’à son anniversaire, non, pour être honnête, il semble complètement l’oublier. Il compte les jours jusqu’à, toujours très exactement, un an, trois mois et vingt-huit jours. Mais qu’est-ce qu’il y a dans un peu moins d’un an et quatre mois ? L’anniversaire des 28 ans de sa sœur. Mais contrairement à ce que l’on peut penser, Zaraki ne devient pas si stressé pour cette raison. S’il est si mal à l’aise, c’est pour une raison plus obscure. »

« Mais pour cela, il faut remonter à l’enfance de Zaraki. Oh, à l’entendre, les années jusqu’à ses dix ans étaient les plus belles de sa vie. Des années où il passait une grande partie de son temps à apprendre, et l’autre à jouer. À l’école, Zaraki était un gamin populaire, qui était encerclé d’amis. Il savait parfaitement s’entourer et il garda même certains de ces amis jusqu’à aujourd’hui. Mais ce qui a fait son enfance, surtout, ce fut une autre personne. Tout jeune, Zaraki était un enfant très proche de sa mère, kitsune de naissance, déguisée en elfe, Naelth. Il passait son temps avec elle, ne voulait jamais la savoir loin de lui. Ce, alors que sa sœur aînée, Almira, passait tout son temps avec leur père de sang elfique, Yuhi, sur le navire familial. Tandis qu’elle était vouée à suivre la voie des Mitsuky, capitaines du Wonderland depuis des siècles, Zaraki était plutôt libre de choisir son chemin, à l’instar de sa petite sœur, Malkia, née trois ans et demi après lui. Mais le petit ne voulait qu’une chose : protéger sa maman. C’était d’ailleurs un jeu qui a fait son enfance. Il partageait tout avec Naelth, absolument tout. Elle lui apprenait la tolérance, la gentillesse, la douceur. Elle lui faisait comprendre qu’une personne du sexe masculin n’avait pas besoin d’être brutale et insensible pour être forte. Naelth était une personne douce et délicate, pleine de bon sens. Elle savait aimer son prochain avant de s’aimer elle-même, elle savait pardonner. C’est son souvenir qui a accompagné Zaraki pendant toutes ces années, le forçant presque à suivre la voie de l’adorable kitsune qu’elle était. C’est à sa mère que Zaraki doit un bon nombre de ses qualités actuelles. »

« Mais ce bonheur prit un coup sept mois après le dixième anniversaire de Zaraki, le jour de l’anniversaire de Malkia : le 25 avril 2002. Lui ne s’en rendait pas encore compte, et il se souvient parfaitement de cette nuit. Il avait très envie d’aller aux toilettes, alors il ne s’en priva pas. Mais avant de retourner dans sa chambre, il alla faire un tour dans la cuisine, chercher un verre d’eau avant de retourner dormir. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit la porte d’entrée ouverte. Il décida néanmoins qu’un domestique était sorti et qu’il l’avait mal fermée, chose qu’il se décida à faire correctement. Et alors qu’il retournait dans sa chambre avec son verre d’eau, un inconnu vêtu de noir dévala les escaliers venant de l’étage, où se trouvaient les chambres. Le type, qui devait être un humain ou un elfe, s’arrêta devant le petit, qui fixait son masque d’un air incrédule. “Vous êtes qui ?”, lui demanda-t-il. L’inconnu parut hésiter, mais il se décida vite à répondre : “Je suis désolé Zaraki.” Et sans un mot de plus, il s’éclipsa, en passant par la porte, la refermant sans un bruit derrière lui. Cette rencontre fit se poser beaucoup de questions dans la tête du faux-elfe. Mais, l’esprit encore fatigué, il décida de retourner dormir. Jusqu’au lendemain matin, où il apprit le décès de sa mère, dans la nuit. Selon Yuhi et le médecin de famille, Naelth était morte d’une maladie qui la rongeait depuis des années. Malgré la tristesse et le choc, Zaraki se décida également à parler de sa rencontre de la veille. Et après l’avoir pris à part, Yuhi, en le fixant dans les yeux, sans rien lui expliquer, lui fit jurer de n’en parler à personne. »

« Les raisons du mutisme de son père devinrent bientôt aussi nombreuses que des moutons dans un pré. Mais celle qui revenait sans cesse dans l’esprit de Zaraki était celle, toute simple, que c’était cet inconnu qui avait tué sa mère. Cependant, à son âge, il avait bien d’autres envies que celle de se poser de telles questions, et il se contenta de pleurer sa mère, et de laisser une tristesse infinie l’envahir. Et s’il est vrai que le temps peut réussir à cicatriser ses blessures, difficilement, les années continuèrent. Et, avec elles, son sourire parvint effectivement à revenir. Oh oui, sa mère lui manquait terriblement. Infiniment, même. Il voulait rejouer avec elle. Il voulait lire, il voulait apprendre, il voulait vivre avec elle. Mais voilà. La vie lui avait pris Naelth et il ne pouvait rien faire de plus que de la laisser partir vers un autre monde. Ce sont ces pensées qui lui ont permis de poursuivre les sept années suivantes. Des années qui le revirent sourire, qui le revirent profiter de la vie. Après tout, ne devait-il pas continuer de répandre la voie de sa maman ? »

« Quant à sa famille, elle vivait différemment le décès de Naelth. Malkia ne cessait de pleurer, de s’enfermer dans une cage de solitude. Elle semblait vouloir s’éloigner de tout. Mais les années lui permirent de s’ouvrir à nouveau au monde, laissant ainsi éclore une superbe fleur de bonheur. Almira voulait constamment être occupée, oublier. Au début, elle était terriblement chagrinée, mais ensuite, elle a commencé à s’acharner sur des affaires différentes. Elle ne souhaitait plus parler de sa mère et repoussait vivement toute personne désirant commencer à parler de ce sujet, et ce pendant toutes les années qui suivirent. Quant au père… Ses émotions semblaient plus difficiles à cerner. Il était profondément touché par cette histoire, et il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer. Mais sa manière de gérer les choses le rendait froid et distant. Et finalement, comme pour sa fille aînée, les gens en vinrent à ne plus lancer volontairement le sujet en sa présence. »

« Seulement, la vie ne semblait pas vouloir s’arrêter de semer des embûches dans la vie de Zaraki et de sa famille. À l’anniversaire de la mort de Naelth, le jeune kitsune-elfe avait pris l’habitude de se réfugier chez l’un de ses amis, ne voulant pas rester dans l’ambiance morose qui accompagnait sa famille dans ces moments. En effet, c’était lors de ces moments qu’Almira et Yuhi étaient les plus insupportables, et malgré toute la volonté du monde, Zaraki n’avait jamais réussi à les calmer. Seulement voilà, lorsqu’il revint chez lui pour fêter l’anniversaire de sa jeune sœur, la septième année après la mort de leur mère, les choses virèrent de manière tragique une nouvelle fois. Une simple chute dans l’escalier. C’était ce qu’on en racontait. Juste… Juste une chute. Une chute et Almira avait quitté leur monde. La nouvelle laissa Zaraki sans voix. Il ne pouvait juste pas y croire. Comment était-ce possible ? Elle qui était toujours si minutieuse, si adroite. Elle qui faisait toujours attention à tout, elle qui avait toujours eu l’équilibre nécessaire à la vie sur un navire ? Il fit part de ses questions à son père et à sa sœur. Cette dernière se mit à pleurer plus fort encore puis à hurler des choses incompréhensibles, avant d’aller s’enfermer dans sa chambre. Yuhi se contenta d’un regard morose en direction de son fils, lui répétant, une énième fois, que ce n’était “rien qu’une chute”. Il laissa Zaraki là et préféra aller réconforter Malkia, dont l’anniversaire avait été, encore une fois, bien maussade. »

« Ce fut, une nouvelle fois, un coup au moral de la famille Mitsuky. Mais cette fois, Zaraki ne se laissa pas envahir à nouveau. Il était persuadé, du fond de son âme, que ce n’était pas qu’un accident. Pourtant, la maison semblait en parfait état, comme si rien ne s’était passé. Et finalement… N’était-ce pas là le souci ? À force de chercher, sans rien trouver, il se mit à croire que tout avait été nettoyé. Simplement. Comme si quelqu’un avait masqué une lutte. Se pouvait-il donc qu’Almira ait été assassinée, comme sa mère avant elle ? Si Zaraki n’avait absolument aucune preuve de ce qu’il avançait, si son père le repoussa vivement dans ses idées, s’il préféra se taire, jamais il ne changea d’avis. Mais comme il ne pouvait en parler à personne, il irait chercher les réponses seul. »

« Et c’est ainsi que, quelques mois après la mort de sa sœur, Spirit, âgé de dix-sept années, entra dans l’histoire. Tout d’abord, il n’était rien qu’un espion. Un espion qui voulait chercher des réponses, qui voulait retrouver le type au masque qu’il avait rencontré sept ans plus tôt. Zaraki savait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Que tout ce qu’il pouvait faire aurait une répercussion sur les Mitsuky, sur son avenir ! Alors il fit tout pour dissocier Zaraki et Spirit. Il changeait de forme, de vêtements, de personnalité. Et il partait, en quête d’informations. Mais, à force d’en trouver, il dut se rendre à l’évidence. Le monde était rempli de pourritures. Et avec le temps, Spirit ne se battait plus pour sa famille, mais pour toutes celles qui pouvaient finir comme la sienne. Et s’il eut du mal à ôter la vie de la première cible que ses mots ne pouvaient changer, avec le temps, la mort ne lui fit plus peur. »

« C'est dans ces années que le jeune Zaraki, sous le nom de Spirit, a cherche l'une des clefs de la puissance : le berserk. Sur le coup, on peut absolument penser que cette décision était absurde, non réfléchie et complètement stupide. Et, il faut bien l'avouer, elle n'a absolument pas été réfléchie. L'occasion s'est présentée, Spirit l'a prise et l'a assumée. C'était un marché noir, le premier dans lequel il mettait les pieds. Il ne se rappelle pas de du nom de celui qui lui a fait la piqure, ni de ce qu'il s'est passé ensuite. En revanche, il sait qu'après avoir réussi à s'enfuir, ce type est tombé dans sa liste et fut tout simplement vaincu. Par la suite, il lui est arrivé de regretter ce choix, mais comment pouvait-il se soigner sans éveiller les soupçons ? Il préférera garder cette augmentation toute sa vie ensuite. »

« Mais Spirit ne changea pas que la vie de ses victimes et de leurs familles. Il changea aussi celle de Zaraki, évidemment, qui, sans vraiment s’en rendre compte, subissait les acquis du mercenaire. Le demi-elfe devenait un peu plus sombre, s’enfermait dans l’anarchie intellectuelle. Les deux années qui suivirent, Zaraki cessait d’apprendre correctement, s’entourait de quelques personnes que l’on aurait pu qualifier de “non recommandables”. Était-ce pour satisfaire les besoins de Spirit ou simplement par désir de contradiction ? Nul ne pouvait le dire. De la même manière, puisqu’Almira n’était plus, il fallait quelqu’un d’autre pour prendre la relève sur le Wonderland, bien que Yuhi puisse encore vivre longtemps. Les premières années furent difficiles. Bien sûr, même si, avant le décès de sa sœur, Zaraki avait déjà appris certaines choses, il lui fallait encore en savoir un grand nombre. Mais avec l’évolution qu’il suivait, ces années furent chargées en disputes. Il est certain que si Zaraki les vivait mal, Yuhi et Malkia étaient dans le même cas. Mais alors que le premier cédait souvent à la colère et la frustration, la seconde s’enfermait plus profondément dans son monde. Était-ce mieux ? Sûrement pas. »

« C’est cependant grâce à cela que la situation parvint à s’arranger. Alors que la demoiselle fuyait les disputes comme la peste, un jour, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Elle cria ses quatre vérités sur les deux mâles, leur donnant exactement son point de vue. Et si les deux en ressortirent vexés, cela les fit réfléchir. Avec le recul, Zaraki comprit ses erreurs, qu’il n’avait pas bien séparé Spirit et son alter ego. Il reprit donc, avec le temps, une vie mieux rangée et plus similaire à celle que sa mère lui avait donnée, au grand bonheur de ses professeurs et de ses vrais amis. De même, son apprentissage auprès du Wonderland se fit ensuite sans accrocs. Quant à Yuhi, sa réaction peut être vue comme une réflexion, ou simplement comme venant du fait que, n’ayant plus à subir le mauvais caractère de son fils, il n’avait plus de raisons de s’énerver. »

« Les années se suivirent donc, dans un calme plus grand. La famille semblait se remettre doucement de ses émotions, mais… Spirit continuait de traquer les gens qu’il estimait indignes de vivre. Il avait toutefois abandonné l’idée de trouver des preuves que sa sœur avait été assassinée et le meurtre caché en accident. Après tout, peut-être que cela ne venait que de sa tête ? Peut-être qu’Almira, en pensant à Naelth, avait vraiment eu un moment d’inattention, qui lui avait été fatal ? Peut-être. Quoiqu’il en soit, l’ambiance parvint à se ternir, encore et toujours, à l’approche de l’anniversaire de Malkia et de la mort de la mère. Pire encore après celui qui avait vu les vingt-quatre ans de Zaraki. Yuhi semblait stressé, constamment sur ses gardes. Zaraki et Malkia se sentaient également mal, sans doute à cause de leur père. Une nuit, le demi-elfe fut réveillé par un bruit sourd. En sortant dans le couloir, une odeur de brûlé, des bruits de lutte. Zaraki se mit à courir dans la direction des sons. La chambre de son père. En entrant, une masse sombre au sol. Yuhi gisait au sol, dans une mare de sang, lacéré et brûlé de toutes parts. Il n’y avait plus un souffle de vie en lui. Un courant d’air attira l’attention de Zaraki, qui se dirigea vers la fenêtre, espérant rattraper celui qui avait fait ça. Il ne put voir qu’une ombre humanoïde, vêtue de noir. Et ni une, ni deux, le kitsune se jeta à sa poursuite. Zaraki ne put cependant jamais retrouver le fuyard, et lorsqu’il rentra chez lui, ce fut vidé. »

« Les jours suivants furent compliqués. Le médecin de famille dut prendre Zaraki à part, lui expliquant que son père, qui savait visiblement que ses heures étaient comptées, souhaitait que cette histoire soit sans intérêt. Une crise cardiaque, simplement. Zaraki ne comprenait pas, mais il se devait d’accepter les dernières volontés de son père. Personne ne put voir le corps lacéré et brulé. L’enterrement se fit simple, aux côtés de la mère et de la fille. Malkia sombrait à nouveau, Zaraki devenait fou. Ses idées courraient dans tous les sens. D’abord, la mort de sa mère. Sept ans plus tard, sa sœur tombait dans l’escalier. Et encore sept ans après, c’était son père qui perdait la vie. Ce type qui fuyait, le fait de cacher un assassinat. Trois, si ses intuitions étaient bonnes. Tout correspondait. Et tout n’allait pas aller mieux. Qu’est-ce qui disait que, dans sept nouvelles années, ça n’allait pas être son tour ou celui de Malkia ? »

« Le temps passa encore. Et avec lui, Zaraki mit la main sur un papier venant de son père. Un papier qui ne lui était pas destiné, mais qui comportait des informations importantes, à ses yeux. “Je te confie Zaraki et Malkia (le prénom de Malkia était souligné et écrit de manière appuyée) . Protège-les des Chiffres. N’hésite pas à les éloigner, il ne doit rien leur arriver. On sait tous les deux que 7 va gaffer et qu’il leur dira tout lorsqu’il le faudra, Zaraki mettra forcément son nez où il ne le doit pas. Garde-les loin d’eux tant que tu le peux, ne laisse pas Zaraki se rapprocher d’eux, encore moins de 7. À trop les avoir fréquentés, on sait ce qu’il arrive désormais. Prends soin de toi, ne te mets pas non plus en danger.” Qui étaient ces “Chiffres” ? Zaraki n’en savait rien, mais en voyant le chiffre 7, son sang ne fit qu’un tour. Ce chiffre, encore ce chiffre. Serait-ce l’assassin de sa famille ? Il n’en savait rien, mais… Selon Yuhi, ces personnes étaient des dangers. Des dangers qui voulaient leur mort, pour les avoir trop fréquentés. Et Zaraki ne comprit qu’une chose. Dans sept ans, Sept allait revenir. Mais pour sa sœur cette fois. Ainsi donc, la véritable mission de Spirit reprenait. »

« Après cela, Zaraki se rappela certains jeux avec sa mère. Il ne comprenait par vraiment à l’époque, mais tous les personnages de sa mère avaient les mêmes noms. Et désormais, il s’en rappelait. N’étaient-ce pas Un, Deux, Trois, Quatre, et ainsi de suite, jusqu’à Quatorze ? Il en était certain. Depuis toujours, sa mère lui apprenait à différencier les Chiffres. Un était le chef. Il savait parler, il savait se battre, il savait tout faire. Et de Sept, qu’en était-il ? Intelligent et rusé, il se trouvait souvent dans les histoires de Naelth, plus souvent encore que les autres. Il lui était étrange de ne pas avoir de mauvais souvenirs de lui ou des autres, mais sans doute était-ce parce que sa mère ne voulait pas effrayer un si jeune enfant. »

« Malkia et Zaraki reprenaient doucement leurs marques, seuls dans un grand manoir vide. Mais avec la mort de Yuhi, son fils dut se rendre à l’évidence… C’était à lui de reprendre le flambeau. Il devait continuer à naviguer sur le Wonderland, garder le doré sur son blason familial. Mais ce ne fut pas si simple. Zaraki rencontra vite la première embûche. Une grande partie de l’équipage de son père s’en alla avec lui. Certains gardaient juste en tête les mauvaises années de Zaraki, d’autres ne voulaient simplement pas reprendre avec lui. Ainsi, il dut refaire les trois-quarts de son équipage. Et si ce fut long, ce ne fut finalement que pour un bien, n’est-ce pas ? »

« Les années défilèrent encore, Spirit faisait son travail, Zaraki vivait sa vie. Il fit la rencontre de Stücks Maeda, un lung étrange vivant à Émeraude. Il lui arrivait souvent de faire affaire avec lui, lui échangeant des plantes contre de l’argent ou des remèdes. Ils en ont tiré une bonne relation commerciale. On peut également parler du conseil Ambrien, qui fit de temps en temps la connaissance de l’extravagant kitsune, notamment grâce à sa capacité à voyager beaucoup. Et s’il n’en tire pas de mauvaises relations, il a pu en tirer de bonnes relations. Dommage qu’ils voient mal son équipage ! »

« Autre point important à souligner, c’est l’apparition soudaine d’une aimable créature dans la vie de Zaraki, alors qu’il avait vingt-cinq ans. D’où sortait cette créature, pourquoi était-elle là ? Il n’en savait rien, mais le tikitsu qui partage aujourd’hui sa vie s’était subtilement introduit chez lui pour… manger des cacahuètes ! Il a été facile d’apprivoiser la jeune bestiole, à l’aide de nourriture. En revanche, lui apprendre à garder constamment la même forme, et à changer sur commande fut plus compliqué. Mais aujourd’hui, la créature hermaphrodite sait parfaitement différencier Spirit et Zaraki, tout en sachant qu’ils sont la même personne. De même, elle sait se changer en Angel et en Dust selon les apparences de son acolyte, se reconnaître aux deux noms et, chose étonnante, semble même se draper d’une nouvelle mentalité avec Spirit. Enfin, le tikitsu a parfaitement intégré qu’il ne fallait pas changer d’apparence entre temps et s’y est parfaitement habitué. Il y a fort à parier pour que le tikitsu prenne tout cela pour un jeu fort amusant. »

« Lorsque les golems ancestraux réapparurent, Zaraki en était informé. La mort de Sugilite ne lui ôta qu’un poids des épaules, tandis que l’histoire de Jade lui fit comprendre que, finalement, ils étaient comme tout le monde. En un peu plus puissants, sans doute. Mais finalement, n’était-ce pas déjà le cas avec les dieux-fatalis ? Contre Olivine, il n’hésita pas à participer, y mettre de sa patte. Et si le combat fut rude et semé d’embûches, ils finirent par en sortir vainqueurs. Le kraken retourna dans l’océan de Nérée, et le Bosquet Toxique, suite au “sacrifice” de Jade, retourna largement dans les mains d’Ambre. Que pouvait-on faire de mieux ? Zaraki continua vaguement de suivre l’histoire du sommeil de Jade et l’histoire de son amie à écailles désormais xénillon, mais sans trop les chercher. »

« Puis Andésine mit de son grain de folie. Alors que Zaraki traînait dans les rues de la Cité de Diamant, il tomba sur l’une des dragonnes qui les avait aidés contre Olivine, au sein d’un nuage écarlate. De bonne volonté, il n’hésita pas à se jeter dans le nuage. Nuage qui le plongea dans un monde illusoire, après avoir mimé sa mort. Et si les pires craintes de Zaraki lui faisaient face, sa perspicacité lui permit de passer à travers, et de se confronter à la golem de la peur. Et à terme… D’en tirer un contrat. Elle devait l’aider à retrouver les Chiffres. Et lui, il l’aidait à vaincre le racisme. Il était évidemment entièrement gagnant dans l’idée, mais ce qu’il pouvait apporter à la golem lui fit accepter. Après tout, elle non plus n’avait rien à perdre, bien au contraire. Et ainsi, Andésine fit disparaître le monde illusoire dans lequel Zaraki et Stormy étaient plongés. »

« Mais ce contrat fut mal perçu par la dragonne qui avait été victime des illusions d’Andésine. Dragonne qui, en recroisant Zaraki, préféra l’insulter et tenter de le tuer, ce malgré ses explications. Le kitsune n’eut pas un seul mouvement agressif envers la dragonne. Il tentait de la calmer, lui expliquer ses raisons. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il voulait se rapprocher d’elle. Et même si Stormy n’écoutait pas, Zaraki ne perdait pas espoir. Il lui laissa une lettre après sa fuite, dans l’espoir de changer les choses. Et s’il n’a aucune nouvelle d’elle, il ne peut s’empêcher de continuer de s’informer sur elle et ses agissements, comme s’il voulait, une énième fois, protéger la dragonne de la forêt. »

« Il faut noter également d'autres nouveaux éléments regrettables dans l'histoire de Zaraki. Quelques semaines après sa rencontre avec Andésine, alors qu'il tentait d'attirer l'attention de la golem, cette dernière décida d'en faire à sa tête. Accompagné de Rouge Kiel, il se  rendit dans une étrange demeure apparue de nulle part. Après avoir appris qu'il s'agissait d'un piège tendu par Andésine pour tenter une Inception sur la représentante kitsune (Inception partiellement échouée, par ailleurs), la colère de Zaraki en a été attisée. Ce n'est qu'après une longue discussion avec la fatalis de peur qu'un compromis put être trouvé. »

« Et lors d'une mission exécutée de pair entre le duo nouvellement construit, un nouvel imprévu se dressa devant eux. En effet, leur cible se trouvait être un thérianthrope et, avant de se faire vaincre, il leur laissa une part de sa malédiction. Et si Andésine hésita, Zaraki fut clair dans son choix : il devait apprendre à contrôler ses instincts animaux. Après tout, s'il allait se faire soigner, cela risquait de compromettre ses agissements nocturnes et ça, il ne pouvait se le permettre. »

« Depuis, Zaraki agit comme le capitaine qu’il est, et tente de ne pas changer. Il a pourtant fait de nouveaux papiers propres pour Andésine, qui possède désormais une vie dite "lambda". Quant à Spirit, il travaille de pair avec Shadow et Ghost, selon les envies de la golem, pour retrouver les assassins de sa famille, tout en traquant les mauvaises personnes qui rendaient ce monde aussi désespéré. »